SES

Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

samedi 25 décembre 2010

Humeur déversée





(C'est une exclusivité noëlistique. Il s'agit de vers. Oui vous avez bien entendu. Des vers, avec des rimes toussa. C'est dingue, je trouve. M'enfin, procédons.)



C’est un plein paysage comme en font les gitans
Les écorces des buis sont des violons qui pensent
L’automne et ses feuillages ont de fous pas de danse
Et le soleil rejoint son tombeau éclatant

Une si jeune fille aux ­allures frivoles
Vole puis s’envole et, jouissant de si beaux airs
- Que son teint blanc illustre de belle manière -
Taquine tout le temps sa jeunesse en paroles

Mais l’enfant ignorait qu'elle ne l'était plus
Sa conscience naquit, insidieuse et muette
Suivant les durs chemins, et perdant toute fête
Elle laissa mourir ses rêves décousus

Elenor

Bob, un jeune homme simple.

 Chers amis, lecteurs, âmes en peine, ou visiteurs égarés de la toile (les catégories ne sont pas exclusives les unes des autres), je vous souhaite un Joyeux Noël. 
Moi non plus je ne dérogerai pas à la tradition qui veut que l'on fasse un petit quelque chose pour Noël (et je laisse à Flightless le soin de disserter sur le caractère utile —ou non- et opportun d'une telle coutume). Voici donc mon modeste présent : un petit texte, dans le genre incipit, qui raconte la vie de Bob. 
En espérant que cela vous plaira et que l'on pourra y donner une suite ... 
  

- Bob ? Booob ? Où es-tu Bob ?

Anna cherchait son frère. Ni dans la cuisine, ni dans le salon ; pas de traces de lui dans sa chambre non plus. Pourtant Bob n’était pas du genre à passer inaperçu : un mètre quatre-vingt-sept de mâle bêtise ; une voix rauque à force d’être basse et qui faisait porter le moindre de ses chuchotements à dix mètres ; des converses «48 fillette», comme il aimait à le dire lui-même ; et une serpillère de cheveux d’ébène dont les folles boucles ne parvenaient pas à ternir l’azur de ses yeux opalins.
La jeune fille rongeait son frein. De deux ans son aînée, et manifestement résolue à rater son permis, Anna était tributaire de son frère pour se déplacer. Bob avait promis de la déposer en ville cet après-midi. Mais à quatorze heures trente, il n’était toujours pas là. Furieuse, elle sortit de l’appartement. La cigarette, la meilleure alliée des attentes indésirables, des temps morts à occuper. Arrivée sur le perron de l’immeuble, elle le vit. Il courrait à en perdre haleine dans sa direction. Au moins le placide jeune homme était-il conscient de son retard. Frustration fugace, bien vite éclipsée par la course du temps, Anna ne put même pas profiter de sa nicotine. A peine eut-il atteint le parking que le frère les fit rentrer dans sa vieille guimbarde avant de démarrer en trombe, direction le centre-ville.

jeudi 23 décembre 2010

On peut bien risquer d'y laisser sa plume




Chers lecteurs, bonsoir (ça fait bien longtemps qu’on ne vous avait pas choyés ainsi, hein ? Comme je vous comprends) !

Aujourd’hui est un grand jour (d'ailleurs, les jours rallongent. C'est tellement bien qu'il fallait qu'on partage ça, vous et moi. M'en voulez pas.) Vous en doutiez ? Vous pensiez qu’il serait minable comme les autres ? Que votre vie poursuivrait lentement le cours normal des choses, dans la morosité de chaque geste, sempiternellement insipide et rarement éclairée par le vif éclat du Sous-espace Sale (et du bidet de votre tante maniaque au fin fond de St Agrieuset sur Côte d’Estampe), embellissant votre visite chez notre bon vieux Mozilla à chaque fois que vous vous coulez dans ses recoins par pur ennui, parce que la simple idée de sortir a écorché votre âme d’intellectuel torturé, points d’interrogation ? Eeeh, oui, le sous-espace est un lieu de vie convivial qui accueille les âmes égarées sur la toile, comme il m’a recueillie moi, alors que je me battais fougueusement avec mes petits poings contre la réalité de la vie (en y ajoutant le bon lot de désillusions grotesques qu’elle apporte), et surtout contre mon blog, qui me fait des crises de jalousies insensées, et des scènes dites de « page blanche » tragiques. Il fallait que nous nous laissions respirer…

vendredi 17 décembre 2010

Triptyque, la réponse



Ainsi vient la réponse : le gouffre n'est pas le principe mais bien la fin. C'est en lui que s'abîment nos êtres et notre humanité lorsque ne subsistent plus en nous que le feu du désir et l'impérieux besoin de l'assouvir.



--- Lumière ---
Beauté blanche, virginale et sans fard ;
Eclats de sourires.
Il fond à la clarté de son regard,
Force du désir.

--- Transe ---
C’est l’heure de la transe.
Pour lui se brouillent ses sens.
Bien qu’aveugle dans sa démence,
De son être, elle perçoit l’essence.

--- Gouffre ---
Le gouffre sans fond dans lequel tu sombres,
Aspire ta vie, ravit ma conscience.
Un choc, un éclair, et tout n’est plus qu’ombre,
Ce rêve éveillé a trompé nos sens.

Marcel Shagi

vendredi 10 décembre 2010

Ainsi parlait De la Croix ...

Chuchotement indistinct, brouhaha incertain, dans les ténèbres on papote, on échange, on attend. Noir … Puis soudain, la lumière, zénithale. Elle pleut des projecteurs et rougeoie sur le rideau. Le brouillard bavard se lève et laisse place à un profond silence, un silence de mort, pour ainsi dire. Trois coups sont frappés, c’est le signal, la pièce peut commencer. Froufroutements du velours volant, il découvre dans sa fuite un bel intérieur, appartement haussmannien, très cossu. Quelques figurants, boniches, sages-femmes, parents, médecins et un personnage principal, Angèle. Celle-ci vient de naître. La liesse est sur tous les visages, la mise au monde s’est bien déroulée, il n’y a pas eu de complications. Le Baron De La Croix et sa femme sont heureux. Quelques répliques, de grands sourires, les acteurs enfilent leurs rôles comme des gants, ils leur vont à ravir.

Le Baron est un parvenu. Tout gentilhomme qu’il est, il n’a aucun talent, aucun mérite. Son plus grand acte de bravoure a été de se décrocher la mâchoire lors de sa naissance afin de pouvoir accueillir dans sa cavité buccale l’imposante cuiller en or massif que lui tendaient ses parents. Il naquit en 1865, héritier unique d’une grande et longue lignée de bourgeois. A vingt ans, son père, à la tête d’un véritable empire financier, décida qu’il était temps de le marier. Et quel meilleur parti qu’une bonne famille de la haute aristocratie française, elle-même sur le déclin depuis 1789 et plus que jamais en ces temps troubles de ministères opportunistes et ouvertement anticléricaux ? Les noces, pompeuses plus que somptueuses, furent célébrées en l’an de grâce 1885, alors que s’achevait la vague de réformes de l’école de la République. C’est ce jour là que le Baron acquit son titre, en épousant la sémillante Baronne De la Croix. Inodore, incolore, imberbe et flasque, le Baron était un gentil. Il se contentait de suivre, de loin, la manière dont ses conseillers géraient sa fortune et vivait de ses rentes, dans le plus simple luxe qui soit. C’est qu’avec le temps, sa cuiller avait accouché de tout un service de table, et du set de rechange encore ! Et dire que les radicaux, comme les communards avant eux, souhaitaient instaurer un impôt sur le revenu ! La perte des valeurs, soupirait-il parfois, sans jamais oser élever la voix de peur qu’on ne l’entende. Etre sans saveur, il n’était pas incommodant mais quelque peu bêta, il s’émerveillait facilement. C’est grâce à cela que lui et sa baronne de femme purent vivre en parfaite harmonie, s’aimant presque, mais pas entièrement –il ne fallait pas être inconvenant, les sentiments, c’est pour les pauvres.

vendredi 3 décembre 2010

Vieillerie




J'aimerais te raconter ma journée d'aujourd'hui.

Je me suis réveillée d'un vendredi soir sans fête. Il faisait un temps maussade. Quelques gouttes de pluie. Une température trop chaude pour être vivifiante, trop froide pour être agréable. Aucune activité à l'horizon, encore. Cette journée ne laissait présager qu'un samedi ennuyeux.
Alors on a roulé, roulé, ne sachant où on allait. Peu à peu le soleil fit son apparition, la nature, le ciel, un vrai paysage d'automne. On s'est d'abord arrêtés à un jardin , déjà heureux de trouver un petit coin sauvage. Après dix minutes de ballade nous voulûmes aller plus loin: cette virée nous réservait peut-être d'autres surprises.
On s'est perdus, on a traversé des villages vignobles, agricoles, déjà enchantés par leur charme pittoresque. Et puis, il fut 17H. A 17h, le 7 novembre 2009, on a pris la direction d'un village, le village "Campagne", juste à cause de son nom. Et sur le chemin les quelques rayons de soleil fades se gorgèrent doucement de leur nectar, comme si les dieux arrosaient le paysage d'or et de miel. Tout était transcendé: les couleurs d'automne prenaient enfin leur pleine dimension, leur pleine Beauté. Là, un chemin de cailloux montait sur la colline, elle surplombait les kilomètres que nous venions de parcourir. On descend en toute hâte de la voiture une fois arrivés au sommet pour se nourrir le plus possible de cette découverte inespérée. Vite! Je ne veux pas laisser échapper la moindre pièce de ce trésor. Le soleil nous caresse le visage. Il filtre à travers les feuilles, doux et pourtant plus doré que jamais. Un festival de couleurs. La nature s'est déguisée. La voici en Carnaval. Bleu, Vert, Orange, Rouge, tout se mélange en un spectacle unique. Éclatantes, elles forment, réunies, une harmonie parfaite dont l'osmose révèle toute leur essence. Un paysage complet et - justement - si pur. Le moindre détail nous enthousiasme, nos sens sont saturés. Tout se mélange: transis, on est ravis dans l'instant, notre tête en tourne presque, étourdis par toutes ces émotions fortes. Que nous arrive-t-il? On a déjà vu de ces paysages d'automne. Pourquoi fait-il tant d'effet? On regarde, regarde, regarde encore. L'extase visuelle ne passe pas, ne nous lasse pas; on pourrait contempler tout cela encore mille ans.

On ferme les yeux.

Tout est parti. Que s'est-il passé? Un rêve? Une hallucination? Nous rentrons avec une déception d'enfant. Toutes ces sensations ne résonnent en nous que d'un faible écho désormais. Quand est-ce que cette Beauté enivrante a-t-elle commencé à partir? Comment aurais-je pu la retenir? Cet instant me laisse une trace indélébile même si ce n'est qu'un Ersatz de ce fabuleux tableau. Est-ce que je revivrai un pareil moment? Je sais que je verrai d'autres paysages, qu'ils seront beaux, que ce seront des moments de joie. Mais l'innocence, la pureté, la découverte, l'intensité que j'avais aujourd'hui je ne l'aurai plus. Et je sais que ces éléments ont largement participé à la Beauté de cette journée.
Nous voici désormais sur le chemin du retour. Le quotidien reprend sa place. Sa fadeur aussi. Quoiqu'un peu plus amère. La même route montpellieraine, le train-train habituel. Et dire qu'il a suffit d'une poignée de kilomètres pour nous évader. Qui aurait cru que cette journée, cette région, cette ballade, ce petit chemin de graviers, nous offriraient tant?

mardi 30 novembre 2010

Le peintre











Le peintre est dans la lune,
Il brise la fortune
Du ciel qui s'endort
Dans ses rêves d'or.
Le peintre est dans la brume,
Il rêve d'infortune
Et les siècles passent
Mais le monde le lasse.

Le peintre pense aux souvenirs
Sa main est en train de tiédir
Tête à tête avant l'adieu
Dernières étoiles au fond des yeux.
Le peintre pense à rire
Cap trop lourd à franchir
Volonté de dissimulation
Dérision de la résignation.

Le peintre est dans la lune,
Il brise la fortune.
Enfin il s'endort
Dans un dernier rêve d'or.
Anima Antris

lundi 8 novembre 2010

Triptyque





Bleue qui s'affiche en vert, intrusion pour répondre à un souffle vital, pardonnez-moi donc ces quelques mots, non là pour vous ennuyer, enfin j'espère...




--- Gouffre ---

Gouffre de souffre
Qui souffre ta présence...
Absence à l'absinthe
Qui brûle d'un feu rance.

--- Feu ---

Le feu rance atrophie l'agonisante aumône.
Carillonne et s'immole la dernière icône.
Vignes suppurantes embrasées céans.
Rose de sang embrasse le néant.

--- Néant ---

NÉANT
Épilogue Apaisant...
Nécrophage Talisman.

Anima Antris

lundi 25 octobre 2010

Igor, Sagan et l'expression artistique



Quelle ne fut pas ma surprise quand, il y a quelques jours de cela, j'ai trouvé dans ma boite mail un texte bien singulier. Aucun mot, aucune requête, juste quelques lignes consacrées à Igor et à Sagan. Alors, sans plus de formalités, je vous livre cette contribution anonyme ...

Marcel Shagi

~~~

Igor, Sagan et l'expression artistique.

Elle était belle, assise dans un fauteuil couleur taupe, chandail rouge posé sur ses petites épaules. Elle avait un regard triste, avec des larmes qui ne coulent pas, comme pour exprimer qu'il lui était totalement indifférent que les autres aient une quelconque compassion. Sa tristesse lui appartenait pleinement et elle en était la seule gardienne : « Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsède, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse ».

dimanche 10 octobre 2010

L'or ...


                                

 Ou les délires ethylisés que l'or ne manque pas de provoquer ...
 

  
L'Or ... 

L'or ne ment pas, traque le faux cil,
L'ornement patraque, le fossile ;
Etui comprimé de mes fées ;
Et tue, y compris mes deux méfaits.

Méfaits, ils sont verbaux ;
Images... Je ris d'un bucolique voulant de l'or, bon verseau
Mais, fait-il son vers beau ?
Imagerie d'imbu comique : volant dès lors, bon vers sot.

   Lorelei s'élevant, pire ; de sa voix qui ment  -jeu de sape- roua le choeur.
 L'or et l'ail, c'est le vampire de Savoie qui mange de sa proie le coeur.
 Lis ! qui de verre pare le pot éthéré ?

 L'or des foules rend ivre et serein,
 Liquide vert... Parle poète terré !
-L'or des fous le rendit vrai, ce rien.


Marcel Shagi et Anima Antris. 

jeudi 23 septembre 2010

Automne ...



Le temps des roses est terminé
Une vie si simple, et compliquée,
Qu'à peine fleurie, elle est fanée,
Et tout est à recommencer ...




Automne, ô tonne ! Chape de feuille qui plombe mon cœur d'une langueur monotone. Le soleil fond, ses rayons coulent dans le ciel, le délavent de son azur, pour s'en aller mourir dans l'eau miroitant les couleurs chamarrées de ces chaudes voltigeuses que le vent fait valser en improbables arabesques virevoltant encore lorsque vient l'heure pour l'élève de reprendre le chemin de craie qui le conduit ...

Qui le conduit où, d'ailleurs ?

lundi 13 septembre 2010

La reprise ... enfin, le début de la reprise !

Après quelques temps d'absence (vacances obligent) nous revoici, Arman et moi même, à hanter la toile, et notamment ce café. Nul besoin de dire que nous avons un emploi du temps de ministre et que nous allons donc avoir besoin d'un peu de temps pour remettre le café littéraire à flots.

‎"Toute bonne chose a une fin", me dit-on, lorsque je parle de relancer le café. "Toute bonne chose a une fin, et peut être que votre café est arrivé à sa fin. C'est comme les vacances, on sait que c'était bien parce qu'on les regrette quand elles sont terminées". J'ai du mal avec cette idée. Certes, toute bonne chose a une fin, mais toute mauvaise chose en a également une ! D'ailleurs, tout ce qui a une fin a forcément eu un début. On peut donc en conclure que toute bonne chose a un début, ce qui est nettement plus optimiste comme pensée. D'ailleurs, qui a dit que les vacances étaient une bonne chose ?

lundi 14 juin 2010

Sous le masque du désespoir

Trois fois —non plus- ne sont pas coutume ! Vous le sentez venir n'est-ce pas ? Je vais vous refaire le coup du masque. Et en vers encore ! Mais il se trouve que je n'ai pas beaucoup de temps pour écrire en ce moment. Et le sonnet est rapide à écrire, en comparaison à d'autres textes. Donc, un autre masque. (Oui, vous pourriez aussi me demander pourquoi un tel impératif à poster chaque jour. Et vous auriez raison. Disons que pour le premier mois de vie de cette plateforme, nous décidâmes de poster un message chaque jour afin d'affirmer notre volonté, notre projet et de donner un aperçu de notre style. Voilà donc pourquoi.) Donc, sous le masque du désespoir.


Noir

Cette couleur me hante et elle me tourmente
Profonde et géante, murmure improbable
Absence gênante, présence du diable
Obsession troublante ou délicieuse amante

Affres du désespoir dans lesquels on s'abandonne
Dans le noir, pardonne, et sombre dans le vide
La mélancolie nous suit, toujours avide
De l'âme en pâture, morte et monotone

Le noir est le néant qui reflète ma vie
Il berce mes nuits et en lui je m'enfuis
C'est lui, je le sais, qui gardera mon sommeil

Ce soir est le moment où je construis demain,
Je peux vivre et rire et l'être, heureux, à moins,
Que je ne laisse couler ma vie … Vermeille.




Marcel Shagi

dimanche 13 juin 2010

Sous le masque de l'égocentrisme

Une fois n'est pas coutume, ni deux d'ailleurs. Continuons à jouer avec les masques de l'écrivant. Aujourd'hui, le masque de l'égocentrisme, et  en vers s'il vous plaît ! Le poète est donc malade d'amour et de chagrin, mais aveuglé par sa douleur, il ne pense plus qu'à lui ; voici ce que cela peut donner.




Phénix

Il est un fléau qui m'a réduit en cendres,
Et c'est toi, mon ange ; je n'en guérirai pas.
Dans la douleur je suis né de notre trépas.
Tombé dans la fange, je vois mon cœur se fendre.

La raison seule m'empêche de me pendre,
Las, mon coeur se meurt à ne plus suivre tes pas.
Ma propre flamme m'immole ; vie me prêta,
Vie me prit ; l'âme folle n'est plus à prendre.

Je marche vers la mort, perdu, sans repère,
En me voyant venir, Charon rit amer,
Le Styx me chasse, me renvoie en surface.

C'est ainsi que je reviens sur notre Terre :
Androgyne sans moitié, coupé, sans paire,
Je nais de nos cendres, Phénix fugace …

Marcel Shagi

samedi 12 juin 2010

Sous le masque de la révolte

 La littérature est un jeu de rôle. L'écrivain (ou l'écrivant (oui, on pourrait se passer de cette précision qui, en fin de compte, n'apporte rien au propos ; mais comme je ne souhaiterais pas usurper le titre d'écrivain, je me sens obligé de rajouter ce maladroit néologisme)), est destiné à la schizophrénie. Il passe tour à tour les masques de la joie, de la colère, le l'envie, de la détresse, afin de donner corps à ses personnages ainsi qu'à son propos. Le texte suivant a été écrit sous le masque de la révolte.

J’ai envie de crier, ou peut être pas. Plutôt, j’aimerais pouvoir obscurcir le soleil, la lune, le ciel et tout corps céleste visible depuis la Terre. J’aimerais pouvoir rendre le monde aussi noir que mon cœur me paraît l’être. Perdu sur une planète peuplée d’êtres hybrides et fourbes, je voudrais me croire autre, différent, peut être mieux. Si je ne l’étais pas, comment serais-je dégoûté de cette race humaine qui pullule et détruit ? Peut être mes yeux m’abusent. J’espère. Peut être que le monde est encore bon, l’a-t-il jamais été ? J’aimerais que toute la merde de ce monde ne soit l’œuvre que d’une poignée. Et plus encore, j’aimerais détruire, éradiquer, annihiler, cette poignée d’hommes dont le seul nom de double sapiens est indigne d’eux.
Si cacher le monde d’un soleil éblouissant permettait aux gens de cesser de plisser les yeux, de cesser d’’entre-apercevoir et de se mettre, enfin, à regarder, à contempler son véritable visage, alors que sur le champ je devienne un fléau, une peste, une apocalypse et qu’en mon nom s’éclipsent les astres qui éclairent ce bout de caillou interstellaire sur lequel broute le docile troupeau. Que la nuit vienne, de concert avec la cruauté de l’hiver, et qu’enfin, désemparée et démunie, abandonnée à son sort, l’humanité se réveille et se rende compte de son cancer, au seuil de sa propre mort.

vendredi 11 juin 2010

Prose épopée

Un soir que je discutais avec l’esprit de Baudelaire, le poète mort trop tôt me contait combien il est difficile de faire de la poésie. Et plus encore, de la prose qui soit valable. Car la prose est libre, et de cette liberté vient toute son impétuosité. Elle ne se laisse pas facilement dresser et ne supporte pas de cadre. Ce faisant, l’écrivain –ou l’écrivant que nous déterminons comme un individu scripteur mais dont la production ne peut guère prétendre au titre de Littérature au sens noble- peut se perdre, tant les possibilités qui s’offrent à lui sont grandes. Il ne dispose pas de règles métriques ou d’une contrainte rimée pour limiter ses ardeurs.
Convenons-en : toute poésie rimée et respectant une certaine métrique n’est pas bonne. Elle peut néanmoins inciter le poète en herbe à travailler sa phrase, son image, sa formule, pour la faire tenir en douze syllabes, ou penser un enjambement. Elle permet de donner à ses écrits une musicalité naturelle, de par les rimes et, lorsqu’elle est bien faite, par la rythmique interne des vers (deux fois six syllabes séparés à l’hémistiche ; ou comme le faisait Hugo, lorsqu’il « disloqu[ait] ce grand niais d’alexandrin », en trois fois quatre syllabes ; voire en cadence majeure, avec des groupes syllabiques de plus en plus longs, trois-quatre-cinq par exemple). Parce que la poésie peut se présenter sous une forme rigide, dont les codes sont déjà prédéfinis et connus de tous, elle limite, certes, la créativité débridée des écrivants, mais permet aussi de se donner un cadre propice au travail du verbe. Alors que la prose …

jeudi 10 juin 2010

Prose

Un vieil article dépoussiéré rien que pour vous...

Il est si bon d’avoir mal. Il me semble que c’est ce que j’aime en toi. C’est pour cela que tu me manques. Pour me faire souffrir. Pour me faire vivre. Être auprès de toi, mon âme et ta sensibilité à l’unisson ; savoir que je serre passionnément mon bourreau a quelque chose de grisant. C’est malsain sans doute, c’est morbide peut être, c’est la vie assurément.

Vivre et souffrir. Association pléonastique. Vivre c’est souffrir. Et c’est auprès de toi que je me sens le plus vivant. Je ne t’aime pas toi. Je n’aime la douleur en elle-même, celle que tu m’infliges. J’aime la manière dont tu le fais. J’aime cette forme de servage. J’aime cette manière libérée et gênée à la fois que tu as de me dire « je t’aime », ou « je te tue », à demi-mots ou pas, a grand renfort d’images ou non, c’est selon…

Réussir sa vie tient en deux choses : poser les bons actes et réussir sa mort. Car la mort étant la fin de la vie, la fin de la pièce, la fin de tous les rôles, la chute des masques à commencer par ce premier masque qui, sous tous les autres est celui que nous appelons « moi » ; il importe qu’elle soit belle. Que les Anges, s’ils me regardent, se sentent comme au théâtre, au théâtre de ma vie, dans une pièce éponyme et divinement tragique. Le tragique de l’être humain. Celui de mon être et de mon humanité aussi.
Pour les scènes et les actes, je saurais bien me débrouiller.

Quant à ma mort, c’est à toi que je m’en remets. Fort mais pas assez pour assumer entièrement la responsabilité de mon trépas, je délègue. Je crois que je t’ai choisi pour cela : il n’y a pas plus à même que toi de mettre du Beau dans ma fin. Et en attendant cette fin, tu mets du Beau dans ma vie, tu crées du Beau dans ma vie, en m’épuisant de souffrances à chacune de nos rencontres.

Il est si bon d’avoir mal. Il me semble que je te désire uniquement pour ça. Pour souffrir. Pour me sentir vivre. Car c’est au travers de toi que ma vie prend un sens et se réalise. Car c’est pour toi que je veux vivre. Car c’est en ton nom et par ta main que je veux périr. Car je veux que nos noms soient unis dans l’au-delà. Car que je veux que par ma mort notre union soit scellée et qu’enfin, prenant ton nom, le Poète que j’aspire à être devienne Artiste.

Marcel Shagi

mercredi 9 juin 2010

Chasse aux papillons.

Voici donc l'article que j'aurais dû poster en lieu et place de ma courte définition du Dandy. Pas de cynisme ni d'indécence pour cette fois, mais je vous rassure, c'est une exception...


Me voici de retour après un ermitage de deux jours dans les Alpes — par ermitage, entendez vie sans internet. Pas de loutres, quelques marmottes tout au plus.

J’aime errer dans la nature, cela m’inspire toujours. Je dirais même que cela m’inspire trop : il m’arrive bien souvent de me laisser séduire par ma pensée. Dès lors, je ne peux plus la quitter. Disons que je suis soumis à un phénomène que je baptiserai noodromie (course de l’esprit). Une idée en amène une autre, un vers appelle le suivant. Magnifique ! me direz-vous. Je serais du même avis s’il était possible de s’arrêter pour admirer l’échafaudage dans son ensemble.

Cependant, il y a là un problème majeur : la pensée, c’est un peu comme le vélo, si on ne va pas assez vite, on s’écroule dans le fossé. Impossible donc, de ralentir la marche et de consigner la chose.

Imaginez donc ma frustration lorsque je passe de longues minutes à me laisser posséder par une sorte d’enthousiasme, avant de voir ma création — s'il est encore possible de l'appeler ainsi — s’évanouir dans les airs comme le ferait la fumée d’une cigarette aux volutes moqueuses.

Me voici donc à nouveau en train d’écrire quelque chose de tout à fait inintéressant, puisque les pensées séduisantes m’ont échappées  (ndlr : il est donc inutile de lire ce billet).

mardi 8 juin 2010

Le Doute

Le Doute est contagieux. C'est un étrange petit animal que l'on élève malgré soi. Dans notre tête, il se nourrit de tout, joies, peines, peurs et autres espoirs ; c'est un grand omnivore. D'un naturel discret, il subsiste fort bien dans les esprits superstitieux, croyants, ou rationnels. Son pire ennemi est sans doute la confiance.

Lorsque le doute trouve un aliment de choix, souvent une émotion, ou un projet d'avenir incertain, il fait une soudaine poussée de croissance et devient très vite très encombrant. Une de ces nombreuses particularités est de pouvoir prendre le contrôle de la bouche de son hôte, afin de dire son sentiment sur les affaires de celui dont il parasite l'intellect. “Non, selon moi, ça ne marchera pas”, “j'ai peu d'espoir de voir ce projet aboutir” et autres “mais j'en doute” sont des phrases types qui doivent vous mettre la puce à l'oreille. Si vous les entendez, votre interlocuteur est peut être en proie au Doute.

lundi 7 juin 2010

Insatisfaction.

L'article que j'ai préparé ne me satisfait guère. Je me contenterai donc ce soir d'enrichir votre vocabulaire :


Dandy. n.m. : Masculin Singulier.




Arman Melroy

dimanche 6 juin 2010

Antilogorrhée


Comme dit l'adage,
Un court silence vaut mieux qu'un long discours
.

J'annonce: Oui, cher lecteur, je compte épiloguer dessus, par pur esprit de contradiction. Je n'ai d'ailleurs pas choisi ce proverbe pour d'autre raison que celle de taquiner gratuitement mes deux co-auteurs. Car ce cher Marcel Shagi, poète dans l'âme, lyrique dans sa plume, (excellent dans ses textes, mais j'aime mieux ne pas le reconnaître), inonde le blog de sa diarrhée verbale.
Ndlr: Vous remarquerez que c'est celui qui a posté le plus d'articles jusqu'à présent, et d'une longueur non négligeable.

Cela n'est pas sans épargner Mr Melroy, qui, malgré ses traits d'esprit et la vivacité de son expression (je tais au passage la bonne qualité de ses écrits, il est bien assez orgueilleux), a rédigé de longs paragraphes qui ne constituent au final qu'une série de remarques qui s'enchaînent aussi vite sur la toile que dans son esprit.
Un court silence vaut mieux qu'un long discours, donc.
Je continue de l'affirmer. Oui, en faisant cela j'ôte toute crédibilité à ma démarche.


__Résumons: contradictoire, contradicteur, emmerdeur, aussi, maladroit, surtout.



Khilian Jazz Hedof,


pour (ne pas) vous servir.


samedi 5 juin 2010

Sous la Lune

La lune, ronde et majestueuse, est voilée par quelques nuages capricieux. Silence. Rien ne vient troubler la tranquillité des lieux. Un homme se tient droit, éclairé par la lumière diffuse de l’astre de la nuit. Il fait penser à un acteur du cinéma muet. Impassible, il bouge avec lenteur et un calme olympien. La seule différence avec les premières années du septième art réside dans les couleurs de la scène. Bleu pâle, auréolé d’argent, noir et blanc.
Le soleil de la nuit éclaire son visage et cache ses yeux dans l’ombre de ses arcades. Cet homme est dans une plaine, déserte à perte de vue. Sa silhouette élégante se détache en ombre chinoise sur les cieux baignés de lueur lunaire.
Il est à genoux et semble parler aux étoiles dans une langue éthérée. Son habit ample souligne de manière noble le moindre de ses gestes. Une étoile s’allume. Non pas dans les cieux mais sur son visage, dans ses yeux. L’homme pleure. Une larme coule, éclairée par les rayons argentés de la lune féconde. Une étoile filante. Sa poitrine se soulève avec des soubresauts nerveux tandis que les cieux jalousent la pluie argentée qui inonde la plaine.

vendredi 4 juin 2010

Occuper son existence, ou comment lutter contre l'absurdité du monde ? (Comme si un simple article pouvait répondre à la question ...)


Coincés que nous sommes dans nos corps, à attendre qu'inexorablement la mort nous ouvre ses bras chaleureux, promesse d'un repos que l'on se plaît à croire éternel, il nous faut bien trouver quelque chose à faire en attendant. Enfin, c'est ce que je me dis …  Mais que faire ?
Si l'on y regarde de plus près, l'être humain n'a que peu de besoins réellement vitaux. Parmi eux on trouve : les voitures, l’argent et le football, ou encore les galas, l'alcool, la mode et les yachts.
Ou presque … 

mercredi 2 juin 2010

Long, tant je me suis touché de bonheur.

Longtemps, je me suis couché de bonne heure. Mais la nuit dernière, vers 4h du matin, comme je m'étais assoupi sur une des œuvres passionnantes de Friedrich Wilhelm Nietzsche, mon iguane asthmatique a débranché par mégarde mon radio-réveil qui n'a donc pas sonné, et ce n'est que lorsque le plombier est venu réparer l'inondation que je me suis réveillé.
Ainsi s’explique le fait que je ne publie mon premier article que maintenant.
Ceci est donc un blog, créature étrange, parasite d’une toile qui n’a de toute façon rien d’immaculé. La chose semble faite pour ceux qui ont à dire. Ou à se montrer. Néanmoins, je n’ai pas grand chose à écrire. Ce qui est plutôt paradoxal, tant j’aime à jongler avec de mauvais jeux de mots et me pavaner au milieu de cette scène gigantesque que constitue la réalité.
Il faut dire que cela est beaucoup moins excitant : il m’est impossible de saisir l’expression de dégout ou d’amusement que peuvent provoquer mes paroles ou mes actes. Certes, il y a toujours les commentaires, mais leur réception est généralement trop tardive pour que celui qui choque puisse atteindre l’acmé recherchée.

L’expression scandalisée des vieilles dames à l’odeur rance qui caractérise la vieille France vaut tous les orgasmes :
"Il est très doux de scandaliser : il existe là un petit triomphe pour l'orgueil qui n'est nullement à dédaigner." D.A.F., Marquis de Sade
Tout est là. (ndlr : Lire la suite est donc parfaitement inutile.)

Chroniques oubliées, chapitre apocryphe premier


La ville s’endormait. Les derniers rayons d’un soleil cancérigène venaient se poser sur Roglared’nam, la ville carrefour, à l’est de Leshrac. Comme tous les soirs, avec les ombres, les rues désemplissaient et ne restaient dehors que les « hiboux », surnom donné aux noctambules par les bonnes gens, vivant le jour, donc, et répondant eux-mêmes au doux sobriquet de « fourmis ». Alors que les fourmis, harassées par une dure journée de labeur (ou pas) se rentraient gentiment dans leurs immondes baraquements, les oiseaux de nuits ne s’éveillaient pleinement que sur les coups de minuit. Petits trafics et transferts de frics, les rues désertées étaient fréquentées par une bien étrange société. Mécréants de tous acabits, criminels forcenés sans le moindre alibi ; c’est de cette faune infâme qu’était extrait le héros de ce drame, l’héroïne même.
Petite sans être naine, velue sans être gnome, raffinée mais sans pour autant pouvoir revendiquer un seul aïeul elfique, elle se mouvait avec agilité dans les rues ténébreuses de cette cité viciée. L’agilité et la hargne dont elle faisait preuve étaient respectées par tous les brigands du quartier. Elle était considérée comme un bon parti par sa communauté d’origine où sa blondeur était fort prisée. Peu pudique, elle ne se vêtait que d’un gilet ouvert sur ses formes naissances qui se laissaient deviner sous son abondante pilosité. Ses poignets étaient, quand à eux, enroulés dans quelques bandes plutôt serrées qui lui donnaient un air de karatékate déterminée. Dans ses yeux en amande, plus sombres que l’encre, brûlait la flamme de la détermination que venaient ambrer les tanins de l’ironie.

mardi 1 juin 2010

Antiarticle Premier - le projet initial d'Arman et de Marcel

Alors voilà, on lit, quelque part, qu'ils sont deux, l'un et l'autre, et qu'ils se donnent des thèmes et que c'est très amusant, tellement que, parfois, ils changent même de rôles !
Soit. Mais, nous aussi nous sommes deux, d'abord ! Arman et Marcel ! Ah ah, ça vous la coupe hein ?

...
Oui mais, cela mis à part, on fait quoi ?

Pas grand chose (pour le moment), et c'est bien là le problème ! On glandouille, ou bidouille la présentation du blog, et je parie que Arman a encore perdu ses identifiants... Donc, là, en fait, et ben, je suis seul, et je me demande si je ne vais pas laisser cet article en plan, là, ici même, sous vos yeux ébahits, pour aller prendre un verre avec Patric Bruel. Un martini. Avec des pommes.
Mais, j'entends déjà la critique : " -Comment ?! Vous créez un blog pour ne pas le remplir ?! Pour laisser ses lecteurs sur leur faim et claquer la porte au nez de leur curiosité ?!". Et comme je ne suis pas d'humeur à éviter un bain de sang, soit je tue la critique, soit je termine cet article.

vendredi 28 mai 2010

Pourquoi un "Sous-Espace Sale" ?

Vous vous demandez sans doute (faute de quoi vous ne seriez probablement pas sur cette page (logique, n'est-il pas ?)) pourquoi le Web-Café Littéraire a un nom aussi ridicule que "Sous-espace Sale".
Pour comprendre cette incongruité notoire, il convient de remonter dans le temps. Êtes-vous prêts pour ce voyage temporel ?
C'est partiiiiiiiii !

...
Mince, 10 secondes avant le Big Bang, c'est un peu trop. C'est votre enthousiasme forcené, légitimement provoqué par l'excitation que représentait, pour vous, cette expérience nouvelle, qui a, probablement, provoqué un tel dérapage dans le continuum espace temps. Revenons aux temps présent et à des phrases plus digestes. 
Peu de temps avant que n'ouvre cette plateforme, Arman et moi même nous étions lancé dans la rédaction d'un blog un peu spécial. Deux de nos amis communs avaient commencé à publier de leurs textes sur internet. Amusés et intrigués par leurs performances, nous décidâmes de nous y mettre nous aussi. Cependant que le Sous-espace Propre (blog de l'un de nos communs amis) avait pour objectif de traiter des sujets consistants, fût-ce au prix de la clarté ou de la beauté du texte en lui même, nous créâmes un "Sous-espace Sale" pour protester contre le sort que notre confrère et ami faisait aux formes (a toutes fins utiles, je précise que le Sous Espace Propre est le blog d'un mathématicien épris de littérature, d'où son titre : un sous-espace propre est une entité mathématique que le net se fera une joie de vous expliquer). Le Sous-espace Sale, manifestait une opposition et cherchait à jouer avec ce lieu commun de la culture qui veut que les idées seules soient dignes d'intérêt quand la forme n'importe que peu, voire pas du tout. Dès lors, notre ligne éditoriale (quelle emphase !) était toute trouvée : mettre l'accent sur la beauté (sic) du texte et, le cas échéant, faire un peu de place pour des idées un peu poussées, afin de montrer que le style peut cohabiter avec la réflexion.

Voici comment l'aventure du Sous-espace Sale a commencé ...
Puissent nos écrits vous plaire, vous interpeler ou vous choquer ... 

Marcel Shagi
Arman Melroy