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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

jeudi 31 janvier 2013

Regard dans l'onde





Le poète, parce qu'il aspire à une perfection, de forme ou d'essence, est un dandy. Voici un hommage à ces deux figures...




Regard dans l’onde.

Ô folie des grandeurs, des âmes l’incendie,
Ô divins châtiments, marque des grands Dandys,
Risquant jusqu'à l'exil, prêt à porter le Lys,
Le tisseur de vers pour vous boit jusqu’à la lie.

Il vit passionnément, mais il craint l’alalie,
Et il veut dans son sein bien plus d'Art que dans dix ;
Il danse avec les Muses et boit à leur calice,
C'est ainsi qu'il crée quand l’humanité mendie.

Elle mendie, et crie, et réclame la gloire,
Lui en son temps mal né, dans le passé se moire.
Et son cœur meurtri dépeint l’oxymore d’amour :

Amoureux d’un beau qui, à présent illusoire,
Epuise sa vie et lui sert d’exutoire,
Il meurt superbe, par lui occis, mort d’amour.

Marcel Shagi

vendredi 18 janvier 2013

Une pomme, et un baiser





Quelques vers, sortis ne nul part, et sans destinataire. 





Le rideau s’élève, trois coups et me voilà
Il me semble avancer comme au milieu d’un rêve
          Mon coeur, ma foi, et mes pensées
Sans aucune trêve me maintiennent en émoi
Je t'invite à danser, avant qu'on ne m'achève

Je ris, vis, et souffre ; apprécie chaque instant
Mais mon âme avilie déjà a peur du gouffre
          — La fin des temps et l'ordalie —
Voici que je m'essouffle à compter mes printemps

Rampant dans la fange, une engeance en sursis
Je persiffle et éructe et j'insulte les anges
          Le coeur durci, la fin abrupte

Si je suis condamné, avant que de partir
          Je n'ai qu'un voeu, te profaner

          Une pomme ; et un baiser.


Marcel Shagi

mercredi 16 janvier 2013

Les orangers sous la mer



La bêtise s'illustre dans une histoire toute simple : On s'aime, on se quitte, on a mal, on recommence.






Il est venu ! Le temps que tu t’en vas


En emportant la rosée sur tes pas. 

Eros s’est fatigué de nos amours

Dérisoires. De nos promesses au long cours.

Tu es parti si vite, resté si peu 

Juste le temps de s’imaginer vieux

Il est fini le temps de l’aventure 

Le temps des orangers, le temps qui dure

Des siècles. Voici dans son cercueil d’enfant

Notre anamnèse, notre soleil couchant.