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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

samedi 20 avril 2013

Sonnet dézingué # 2 : Songe





Voici un second sonnet dézingué. 
(Le premier du genre et la méthode du "sonnet dézingué" sont ici




Songe


Jour. Dans un paradis je nage ;
Endolori mon corps s'éveille.
C'est le matin, fin du voyage
Mon rêve a fui face au soleil.

Autre page et autre aporie ; 
Le jour vermeil, sans coloris
A révélé ce qui me ronge.

Jouir ! Un fantasme incontrôlé !
— La tempête des corps en nage —
Que déchaîne ta peau perlée,
Sans partage ni plus d'ambages.

Un nuage ... je bois et ris ; 
Une bouteille d'alcool gris, 
Ombre voilée en qui je plonge.

Nuit. Sous une chape étoilée,
Je m'abîme dans le sommeil.
Le Mensonge vient me parler : 
"Rêve !", me dit-il à l'oreille.

Libertinage et pilori,
C'est la merveille et l'euphorie,
Le refoulé vécu en songe. 


Marcel Shagi

mercredi 10 avril 2013

Vivre un film et regarder sa vie ?






Lorsque vous allez au cinéma, à quoi pensez-vous ? Quelle image de vous, de votre vie, vous renvoie le film ? Et si le film était le nouvel opium du peuple, un mode de vie par procuration ?



A de rares exceptions près, le film n’est qu’une modalité magnifiée de la vie de tous les jours. Mais, parce qu'il est accentué et dramatisé, notre quotidien nous est donné à voir de manière distancée. Car c'est bien toujours le quotidien qui nous est donné en pâture sur l'écran, la toile tendue dans le noir et qui brille avec obscénité pour nos yeux ébaubis. Il est toujours question d'un choix, forcément cornélien ; d'amour, bien souvent contrarié ; d'héroïsme, surtout celui qu'on attendait pas ; et toutes sortes de parcours initiatiques, de ceux qui vous forgent une légende. Une bête mythique qui se nourrit de routine et d’elle-même : voilà le cinéma - invariablement ! 

lundi 1 avril 2013

(Faux) Sonnet dézingué en -us



Sonnet dézingué traduit du fangique ancien par l'un de nos aimables lecteurs. En espérant que cela vous plaise et vous titille...

Pour le premier avril ... 





Exquis don des Archanges disputé par Vénus,
Joyau dont le chorus psalmodie les louanges,
Convoité par Crésus, rêvé par Michel-Ange,
Retentissant losange, il sonne l'Angélus.

Fréquemment l'on dérange ce beau Stradivarius.
Déjouant le blocus, s'immiscent des corps étranges ;
Troublée dans son cursus, la timide mésange
Soudain tire l'alfange contre l'olibrius.

Sous l'assaut du prépuce, cependant, l'on s'arrange.
Dans la joyeuse vendange, le Portique du Lotus
Où les fluides se mélangent retrouve son tonus.

A force de vidanges se forge un habitus.
Qu'importe ce qu'il mange pourvu que l'on le suce,
Le délicat hiatus pratique le libre-échange :

Gonanges et fongus succèdent aux cactus
Jusqu'aux sinus s'engrangent de corrosives oranges ;
Quelques foetus en langes surnagent dans la fange.

Voyez ce tumulus, marque des temps qui changent,
Monceau de détritus entassés à la frange
De ses macrosporanges frôlant le prolapsus !

Lorsque trop fort démange ce duveteux cirrus
On y glisse une phalange et esquisse un rictus
Sous une chevelure d'ange c'est l'anus de Charlus.


Anonyme