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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

mardi 20 décembre 2011

Haikus d'été




La douce nostalgie de la belle saison peut se saisir de nous alors que nous goûtons aux affres de la fraîcheur dans les bras de l'hiver...




Sur la montagne
De nous elle s'éloigne
La lune troublée.


Le vent du matin
Sur mon visage souffle
Douceur de ta main.


La lune pudique
—Ivresse de ton regard—
De nuées drapée.


Sous nous les fêtards
Vivent dans la nuit de juin
Au dessus, la paix.


Il pleut au dehors
Lové contre moi, le chat,
Il ronronne encore.





Marcel Shagi 

dimanche 11 décembre 2011

Comprendrons nous jamais le malaise Byronien ? (ou romantique ?)



"Le souvenir du bonheur n'est plus du bonheur ; 
le souvenir de la douleur est de la douleur encore."
Byron



Oui, mais !
Le souvenir du bonheur, ça peut causer la douleur, non passée, mais bien présente celle-ci. Mellon Collie and the infinite sadness, le souvenir heureux, s'il n'est pas gentiment prisonnier des geôles du temps, s'invite à notre table aujourd'hui comme les esprits qui visitent ce pauvre Scrooge. Car même si ce souvenir, vieux, poussiéreux, jauni et corné par les sables du temps, n’est plus du bonheur, il nous met face à notre situation, et nous renvoie dos à dos, notre vie et nous. Quid si le passé est plus lumineux qu’aujourd’hui ? Un Oedipe mal résolu, un âge d’or non enterré, une dent de lait retrouvée après tant d’années, une personne que l’on croise vingt ans plus tard, etc... Autant de choses qui peuvent provoquer en nous une nausée nostalgique ou de mélancoliques insomnies. Car dans ce cas là, ce n’est pas le souvenir de la douleur qui est douleur —encore-, mais la finitude de son antinomie : le bonheur. Parce qu’il est fini, révolu, et parce qu’on en a —tristement- conscience, le souvenir heureux est un détestable point de comparaison avec notre époque, notre présent, notre personne. 

Que sont devenus nos rêves ? Comment la félicité a-t-elle pu prendre la clé des champs ? Cela s’est-il passé un beau matin ? Tout à coup, en ouvrant les volets, elle s’était envolée ? Ou alors s’est-elle consumée d’avoir été aimée avec trop de prévenance et de parcimonie ? Que sont devenus nos espoirs ? Où sont passés nos idéaux ? Et nos cheveux (version masculine de l’impersonnel du texte) ? Et notre taille de guêpe (version féminine de l’impersonnel du texte*) ?

mercredi 7 décembre 2011

Méditation





Cher journal,




C’est le coeur battant que je t’écris pour la première fois. Alors que mon poignet ondule au dessus de la feuille encore blanche, et que ma plume danse sous mes doigts, j’entends ma propre voix résonner dans mon esprit. Elle lit ce que j’écris, au rythme où je l’écris. Je n’ai pas encore écrit une page et voici que je me prends déjà pour une Bridget Jones, avec la musique et la voix off ! Mais c’est assez amusant. Assez pour que je continue à me prendre pour une romancière, ou une chroniqueuse de la vie. C’est étrange, ce terme de “chroniqueuse de la vie”, non ? Je le tiens d’une amie qui, un jour où mon moral était plutôt bas, m’avait tendu un livre —qui n’était d’ailleurs pas terrible : j’en ai oublié jusqu’au titre !- et l’avait introduit de la sorte :

Ma chérie, ce qu’il te faut c’est un regard neuf sur le monde. Lis ceci, c’est un journal intime fabuleux ! Celle qui l’écrit est une chroniqueuse de la vie, elle ne change pas ton quotidien, mais t’apprend à le voir différemment.

Je serais bien incapable aujourd’hui de te dire de quoi parlais ce journal. Après l’avoir lu, je me suis endormie ; et le lendemain, j’avais déjà tout oublié. Peut-être était-ce la leçon de ce livre : oublier pour tout redécouvrir et s’émerveiller de tout, chaque jour ?