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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

lundi 31 janvier 2011

Qui de nous deux ...

 


 ... ou l'histoire de la poule et de l'oeuf.





Alors, nous y voilà. Je me dis qu’il faudrait que j’écrive quelque chose, que ça serait bien de fournir un peu les pages de mon cahier. Ma raison a parlé : ce soir, je compose. Cela fait en effet trop longtemps que je ne produit plus rien de bon, voire plus rien du tout. Il faut que cela cesse. D’où ma motivation d’aujourd’hui. Ecrire, voilà l’important. Quelque chose de plaisant. Plutôt léger, mais profond. Une friandise, pour ainsi dire, avec un arrière goût agréable et qui donne à penser. Oh ! rien de trop sérieux. Déjà parce que je ne suis qu’une vulgaire écrivaillone : hormis les mots, leur musique et la manière de les faire valser, je n’ai aucun domaine de compétence ; et je serais bien en peine de disserter sur autre chose que sur la littérature. Et puis aussi, parce que je suis ennuyée par le monde. Les relations sociales, les interactions, tout ça, c’est moche. Quelqu’un finit toujours par vous tromper, vous utiliser pour son intérêt propre, et, à la fin, on est toujours le con de quelqu’un. Mais dans les livres, qu’on les écrive ou qu’on les vive, on n’a jamais ce problème. Enfin, il ne s’agit là que de l’opinion d’une misanthrope apathique. Donc, indiscutable. 

lundi 24 janvier 2011

Rêve de liberté, un rêve libertin ?

La nuit ne lui suffisait plus. Plus, elle voulait plus. Il fallait, plus. Sans cesse, elle ruminait son désir et sa frustration. La nuit ne suffisait plus. Elle se sentait prisonnière, enfermée dans son époque et dans son corps. Un «esprit pervers» —comme aurait dit son confesseur, s’il avait su- dans un corps désespérément trop sain. Un monde par deux fois trop bien pensant, et trop frileux. Et, coincée entre sa famille et une morale dont elle avait bien du mal à se déprendre, une Envie majuscule d’être prise, comme ça, au dépourvu, par le grand chariot d’un destin caracolant sans but vers l’horizon doré, mais en mouvement, lui au moins. Le royaume de Morphée s’étiolait autour d’elle ; la nuit ne suffisait plus. Face à sa terrible soif de vie, la magie des songes capitulait au gré de ses pulsions.

jeudi 20 janvier 2011

Le long du clavier











Irrespectueuse vanité
Lente agonie sans effets
Unique lagune de sel
Éclair de lune l’ensorcelle
Que faire de cette reine d’opale ?
Roulements de tambours tels un râle
Fifre chante comme l’oiseau
Gorge ouverte sur les caniveaux
Humble sujet de ce roi
Nonne d'argent de ce choix

Anima Antris

samedi 8 janvier 2011

Paris, ville, lumières.



Paris, ville, lumières.





Paris est grise. La ville Lumière est cernée du halo des mensonges. Portant en elle des siècles d’infamie, des années de complots. Par moment, Paris se fait noire. Paris crache ses poumons dans un concert de voitures bloquées à la Porte d’Italie. Paris est dense, et tout se perd dans une vague humaine. On se hâte dans ses vents violents comme on se hâte dans ses jours chantants (il convient de le noter qu’ils le sont particulièrement quand un musicien entre dans le métro et qu’il commence à jouer « mon amant de saint jean »). Paris va trop vite pour s’apprécier. Pour flâner le long de la Seine, lire dans ses cafés et rêver dans ses parcs. Peut-on aujourd’hui se croire poète maudit en arpentant les rues du quartier latin ? Encore faut-il fermer les yeux devant ce qui se trame sous les arcades, pièges à touristes, qui défigurent la ville. Fermer les yeux, pour ne pas les lever au ciel. Et quel ciel ! On ne guérit pas du ciel de Paris ni de sa mélancolie. C’est une opale aux premières heures du jour, qui se perd dans les rues et se trouble dans les carrefours de la ville. Le ciel pâle, comme un enfant malade, s’assombrit pour l’heure du thé. C’est qu’il s’affranchit des conventions ! Et de la provocation du bleu des cieux ! Le ciel quand le soleil s’en va, se fait le tableau de milles feux ! Et les lumières de Paris, enfin, se lèvent. Les jours de Paris se déclinent en camaïeux de gris mais ses nuits sont blanches.



Adèle Kimbylik


mardi 4 janvier 2011

La Descente

La ville se lave aux eaux de pluies, les rues glissent et me roulent dans le temps. Je descends.
Les passants baissent les yeux sous les larmes du ciel, et marchent comme des parisiens. Pressés, affairés, évitant à tout prix les autres. Ils semblent porter les nuages sur leurs têtes, et blessés par ce fardeau, cherchent à tout prix à se dégager de là. C’est plus fort qu’eux. Le son est celui des travaux, de la solitude, des voitures. Les commerçants sont derrière les vitres et scrutent les passants, espérant que l’un deux s’arrête et brise le monotone de sa journée, et lorsque les vitres reculent pour le laisser passer, le vent se retire un instant de la rue et s’engouffre dans la boutique, comme heureux. L’effervescence des fêtes est sans doute retombée, et la vie reprend son cours, douloureux, grinçant. Je ne peux m’empêcher de sourire à ce mendiant qui est assis à côté de l’église, les mains jointes. Je ne donne jamais rien aux mendiants.