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Quelques pages très utiles pour comprendre et naviguer sur ce blog

mardi 26 mars 2013

"Sonnet dézingué" #1 : Le départ


Je m'essaie en ce moment à une nouvelle forme poétique, dérivée d'un sonnet. Le principe, est de prendre les ( 14 x 12 = 168 ) syllabes qui composent un sonnet pour en faire vingt-et-un octosyllabes ( 21 x 8 = 168 ). 
J'essaie, en sus, de conserver la structure rimique du sonnet (abba abba ccd eed) dans les octosyllabes, comme si, lisant un sonnet, j'opérais un retour à la ligne toutes les huit syllabes. Ainsi donc, la rime en 'a' du premier alexandrin de mon hypothétique sonnet se retrouvera à la césure du second octosyllabe de mon sonnet dézingué. La rime en 'b' du second alexandrin se trouvera, elle, à la fin de mon troisième octosyllabe. Et ainsi de suite.
Voici ce que cela peut donner ... 



Le départ


Prends le train, tes jambes à ton cou.
Fuis donc ces parents qui t'entraînent !
— le cri des enfants sous le coup
Des traditions et de leurs chaînes.

Car à tous coups, ces effarants
Capitaines sont les garants
De ces amarres qui te ceignent.

Enfant errant, ce cauchemar
- Ta liberté -, il a un coût :
Sacrifie un coeur trop couard ;
Et d'un seul coup crie ton dégoût !

Car à tous coups, ces effarants
Capitaines sont les garants
De ces amarres qui te ceignent.

Va, fuis et quitte ces roublards !
Loin des crevards et de leur peine ;
Ton coeur saigne ! Maintenant pars
Vers une liberté obscène.

Car plus que tout ces effrayants
Porte-haine - fous délirants -
C'est ton départ loin d'eux qu'ils craignent.


Marcel Shagi

mercredi 20 mars 2013

[ PLAY ]



Une nouvelle poignante sur le jeu/je a atterrit dans ma boite mail il y une semaine. C'est un grand plaisir que de la publier ici, avec l'aimable accord de la plume qui l'a commise. En espérant que cela vous plaise et vous titille ... 

Marcel



[ PLAY ]

velveteen@writeyourlife.com a écrit :
« T'embrasser à nouveau, ce sera comme accrocher un regard dans la foule. Ce sera étrange, et envoûtant. Un visage parmi des milliers d'autres, et ce sera le tien. Je me perds dans les détails, je veux goûter autre chose que la saveur de tes mots, je veux être plus que cette petite pute que tu sautes dans un hôtel comme si chaque fois était la dernière. Je n'ai pas le droit de te le dire, alors je te l'écris. Peut-être que ça rend les choses plus simples pour toi, mais tu n'as pas le droit de le vivre ainsi : je te l'interdis. Je t'interdis ta femme, ta vie, je t'interdis de me regarder droit dans les yeux en pensant à mes jambes ouvertes, de rentrer chez toi le soir pour retrouver une femme que tu n'aimes plus, de vivre par procuration à travers moi, je t'interdis de m'offrir de la lingerie parce que tu ne penses qu'à toi. Je t'interdis d'être toi. Je veux que tu sois à moi. Je veux que tu sois moi.
Je ne veux plus t'avoir derrière une vitre. Au-delà de l'écran, il n'y a rien sauf la tristesse ; et je ne souhaite pas te retrouver là. Je souhaiterai qu'enfin l'avenir se dédouble et qu'il n'y ait que nous au milieu, dans l'intervalle entre les mondes, seuls, rien qu'à nous. Tu vois, ce que je veux c'est que le mystère devienne plus grand que nous. On a tellement de chemin à parcourir. »

En pièce jointe, elle avait ajouté deux photos explicites : un baiser au rouge à lèvres pulpeux à souhait (#1.jpeg) ; un fuck énorme taggé sur un mur indéterminé (#2.jpeg).

vendredi 15 mars 2013

La porte claque


Bien le bonjour ! 
Je me présente : Lisa. Ravie de vous rencontrer. 
Plantons le décor : pour moi l'écriture est un jeu, et un jeu de séduction.
Ceci un texte pour vous introduire à mon univers. La porte claque. Il me voit comme cela, cet homme que j'ai enfermé. Lui, je le vois comme ceci ...




La porte claque. Je suis dedans, je suis tout seul, elle a claqué.
Tu es dehors, tu es partie, et je demeure. Avec ton odeur sur la peau, avec mon corps encore tout chaud, je suis resté comme hébété quand cette porte a fermé.
La porte claque. Et c’est mon univers qui tangue. Enivré, je titube en avant. J’espère tomber. Tomber en amour, pour que tu me rattrapes. Mais cette maudite planche à gonds a claqué, et je demeure.
Dehors, il fait jour. Dehors, il fait beau. Dehors, il se vit des choses. Dehors …
Mais dehors, c’est déjà trop loin. La seule issue à mon univers clos vient de se refermer. Tu as coupé mon ombilic, ce qui me rattachait au monde nourricier des songes.
La porte est fermée. Muette, silencieuse, presque sentencieuse. Elle filtre la lumière, elle filtre la musique, elle filtre l’univers et ne m’en laisse que les miettes. Vagues vocales à la dérive. Raies striées autant que criardes. Elles se faufilent sous le seuil. Appauvries, elles passent quand même, ces couleurs ! Je me penche, m’agenouille, et plaque mon visage au sol. J’espère saisir ton image. Je sais, je sens : tu n’as jamais voulu partir. C’est que le Destin t’a joué un tour ! Derrière la porte, toi aussi, tu demeures. Tu es là. Je le sais, je le sens. Alors, je regarde de toutes mes forces. Sous la porte, des ombres, des formes. Les tiennes ?
La porte a claqué, je suis à terre. Tu as emporté la lumière en partant. Il ne reste que les ténèbres. Cette maison se mue en antre, en grotte, en tertre. Cependant, je demeure, le nez écrasé sur mon lino, sans changer, sans broncher, sans pleurer. Je reste, là, à observer sous la porte, l’ombre du monde. Je cherche ta trace.
Et puis, c’est trop. Trop long, trop dur. Je ne te vois pas. Je ne t’entends plus. Je me relève, et titube dans la chambre. Les draps sont encore tièdes de toi. Je replonge dans l’océan de nos ébats. Sous les draps, je peux te rejoindre. Ton odeur, mes souvenirs…
Depuis que la porte a claqué, un temps a passé. Je reste, sur le lit, à penser. Je pense à toi. Il ne saurait en être autrement. Pantelant, je songe. Ta main qui me caresse. Nos regards qui se croisent. Les jeux qui étaient les nôtres. Cette complicité qui me manque.
Et puis, elle claque, encore. La porte a claqué, te voilà rentrée. Je bondis hors du lit. Tu es là, c’est bien toi. Toi qui m’avait abandonné. Toi qui m’avait laissé. Tu es là. Tu es revenue. Avec amour, je te rejoins. Avec tendresse, tu me tends la main. Dans tes yeux, je lis que tu es désolée. Alors moi, je te pardonne. Encore.
La porte a claqué. Tu m’es revenue. Tu me prends dans tes bras, tu me caresses la nuque. Je ferme les yeux, je frissonne de plaisir. Tu m’es revenue, plus rien d’autre ne compte.
Je voudrais te dire à quel point tu m’as manqué. A quel point je suis triste quand tu me laisses. Les mots ne viennent pas. Et s’ils venaient, je ne pourrais pas les dire. Je suis tel Cassandre : quand je m’exprime, tu ne comprends pas. C’est que je suis un poète : mes mots pompeux glissent sur l’éclat de tes cheveux. Mes métaphores se noient dans tes yeux. Quand je chante mon adoration pour toi, tu n’entends qu’un vague jappement, et me souris.
La porte a claqué, mais je ne t’en veux pas. Tu es partie, mais tu es encore là. Même si tu ne m’entends pas, je sais que tu m’aimes. Là est l’essentiel.


Lisa


dimanche 10 mars 2013

(Pro)nom











Elle parcourt la carte. Elle en( )vole les mots. Elle hume les destinations chéries. Elle pleure les amours disparus. Elle est une image d’une elle parmi d’autres mais fait parfois office de celle.

Elle caresse de ses doigts les cinq continents. Elle est incontinente de paroles qu’elle jette au gré des vents. Elle projette une vie sur une feuille de papier, le long de l’Amour ou de la Magdalena. Elle se choisit la Crête des Tuamotu et les îles Kermadec. Il lui faudra seulement un bateau solide.

Elle rêve qu’elle ne se connaît plus, ne se comprend plus. Elle sent qu’elle n’est plus elle mais celle qui s’en est allée.
Les tambours raisonnent.

Elle ramasse les fleurs le long du sentier. Elle essaime ses peurs du haut du précipice. Elle maudit les entrailles de Gaïa la mère et refuse son regard à Ouranos le père.
Les tambours se pressent.

Elle use ses semelles de pensées jusqu’à en avoir le souffle coupé. Elle saute au rythme de la danse maléfique. Elle oublie son nom. Et les tambours effrénés lui en martèlent un nouveau. Tu n’es plus elle mais celle, celle pour qui nous envoûtons.
Ils approchent.

Elle est la déesse de ce mirage. Elle peut transformer le globe. Je suis celle pour qui ils envoûtent. Je suis elle qui n’est plus elle mais qui est devenue je.

Anima Antris