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samedi 15 mars 2014

Pensées inactuelles


En lisant ce brave Freidrich d'un oeil, et le courrier international de l'autre (oui, je louche, et alors ?), je me suis soudain senti l'envie d'écrire. Hop, ni une, ni deux, j'ai sauté sur un crayon qui passait et j'ai couvert de mes pattes de mouches la robe de la cavalière avec laquelle je dansais un langoureux tango. La baffe magistrale dont elle me gratifia n'eût d'égal que le panache de sa sortie : outrée, elle ôta sa toge et me la jeta tout droit à la tête. Je vous présente ici des morceaux de proses sur tissu dansé. 


Le monde est coupé en deux. Les ayants, et pauvres. L'on a cru qu'il existait une classe moyenne, pour tempérer cette dichotomie et donner suffisamment d'espoir aux prolos pour qu'ils gardent les yeux braqués vers les cieux tandis qu'ils restent à patauger dans la gadoue. 
Mais la classe moyenne n'est jamais que la brillante invention d'un tout petit occident qui a pris son temps pour faire ses nombreuses révolutions et installer ses nantis sur des trônes de sang (ou de fer, c'est selon). 

Le reste du monde, parti à l'assaut des couronnes de la honte, se dispense de toutes les étapes par lesquelles le vieux continent est passé. Pas le temps pour la classe moyenne. On n'achète plus les sceptres avec des congés-payés et un vague partage de la croissance aujourd'hui. On l'achète avec des armes, des bâtons, le béton, et des prisons. 

Et surtout, on pavane. On se dandine dans des habits de luxe que des travailleurs miteux ont cousu 10 heures par jour sans même arriver à gagner de quoi subsister ce faisant. On conduit de grosses voitures dans des villes aux rues longues et sinueuses, sans souci de logique ou de bon sens. Juste pour bien montrer qu'on fait partie du haut du panier. Ce panier en deçà duquel chacun se trouve prisonnier de sa condition, comme en cage. Michaël Jordan pour les richards, et Zizou pour les clochards. La cage, le bon vieux forçat des temps modernes n'aspire qu'à une chose : foncer dedans, balle au pied. La balle est un leurre et le piège se referme. Il est lui-même l'impitoyable gardien de sa geôle, il erre sur le terrain, sans but, en suivant une balle qu'on agite au loin, pour qu'il n'ait pas trop à penser. Non, surtout pas. Pas de pensées. Pas même de grammaire ou d'orthographe. La bonne ordonnance des mots pourrait par malheur accoucher d'un esprit clairement ordonné. Bradons l'école, et les idéaux de Ferry. Après tout, le Tonkinois était un affreux colonialiste, autant jeter le bébé avec l'eau du bain. 

Partout, on construit des stades, payés de sueur, de sang, de gaz et de pétrole. A Sotchi, à Dubai, à Prétoria, à Rio. Et l'on se borne à voir ça comme une chance. Comme des perspectives de business et de richesses. Si tout le monde met la main à la pâte, chacun gagnera sa vie à la juste force de ses poignets. L'on construit des stades, et l'on promet du pain. Et l'on parle de modernité ! Bigre, les romains ont finalement inventé quelque chose sans avoir eu à le voler aux Grecs : notre décadence.

Marcel Shagi

2 commentaires:

  1. salut, je suis tombé par hasard sur ton blog. J'aime bien certains des poèmes. Ce post du 15.03 est un peu confus, non? Bonne continuation.

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  2. Bonjour,
    Sans doute ce dernier message est un peu confus. Cela dit, il ne visait pas non plus à être spécifiquement clair. Je veux dire : je serais bien en mal de produire un vrai manifeste politique ou une analyse exhaustive et pertinente de l'état du monde aujourd'hui. Alors, plutôt que de faire semblant de savoir en utilisant tous les artifices des argumentaires construits, j'ai simplement écrit mon ressenti.
    C'est aussi simple que ça, et ça ne vise pas à autre chose.

    Mais, encore une fois, oui, c'est sans doute un peu confus :)

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